Le projet de Lignes à Grande Vitesse du Sud-Ouest (GPSO)

La vitesse

Dans leurs conclusions, les commissaires enquêteurs ayant réalisés l'enquête publique GPSO soulignent que « l'argument « drapeau » agité tout au long de l'enquête [par le maître d'ouvrage, Réseau ferré de France], explicitement ou non, fut : Le report modal de l'aérien vers le ferroviaire n'étant significatif qu'au dessous d'environ 3 heures, Paris-Toulouse devait impérativement rentrer dans le cadre! ».

C'est en effet l'argument que l'on trouve dans un des documents de communication, pour rejeter la proposition alternative d'amélioration des voies existantes : « Pourquoi ces nouveaux services ferroviaires ne peuvent-ils pas être rendus par les lignes existantes ? Les lignes existantes du Sud-Ouest ne permettent pas la circulation de trains à plus de 160 km/h sauf sur quelques sections ; seule une rectification des tracés des sections les plus lentes, situées souvent en zones urbanisées, permettrait d'améliorer les vitesses. Or, pour optimiser de manière significative les échanges entre les villes et les hommes et concurrencer l'avion ou la voiture, il faut que les trains circulent au moins à 300 km/h voire 320 km/h. »

Plaquette GPSO Août 2014

Pour les associations, l'aménagement des voies existantes, qui permettrait également des gains de temps substantiels mais moindres, offrent un meilleur arbitrage coût / temps gagné. Une contre-expertise a notamment été réalisée pour un aménagement des voies existantes entre Toulouse et Bordeaux, elle présente les résultats suivants :

La commission d'enquête publique sur le GPSO s'est également exprimée sur ce sujet :

"L'objectif « drapeau » du projet, un gain de temps de 1h sur Bordeaux-Toulouse et d'environ 3 heures sur Paris-Toulouse, ne concerne qu'une minorité des trains sur ce trajet. Le temps moyen de la liaison Paris-Toulouse est contestable, dans la mesure où il s'appuie sur des temps d'arrêts intermédiaires irréalistes." (p.38)

« La commission d'enquête estime que le débat sur les temps de parcours comparés entre les lignes nouvelles et lignes existantes aménagées ne doit pas supplanter celui de l'évaluation des coûts.

La commission prend acte cependant des éléments de gain de temps qui ne lui semblent pas fondamentalement contestables sur la ligne Bordeaux-Toulouse. Elle émet cependant des réserves sur les calculs de "meilleur temps" ou « de temps moyen » qui ne lui semblent pas pertinents, en raison d'une part, des arrêts intermédiaires indispensables pour assurer la fréquentation de la ligne et les services attendus par les voyageurs, et d'autre part, des contraintes d'exploitation du transporteur. La commission fait remarquer que le "meilleur temps" pour Paris-Toulouse par Bordeaux en 2017 avec arrêts à Agen et Montauban, soit 4h29, est comparable au temps de la POLT aménagée (4h41) qui comprend des arrêts à Limoges, Brive et Montauban.

La commission prend acte de la reconnaissance du caractère non significatif des différences de temps de parcours entre ligne nouvelle et ligne existante aménagée, pour la section Bordeaux-Dax. » Conclusions Commission d'enquête, p.15

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