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Une histoire beaucoup plus ancienne que celle des risques technologiques
Les aléas naturels dépendent essentiellement de l’environnement. Trois grands types d’origine pour les phénomènes naturels peuvent être distingués :
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origine géophysique : séismes et volcans,
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origine hydro-météorologique : cyclones, inondations, avalanches, sécheresse, etc,
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origine géomorphologique : mouvement de terrain, etc.
Les cinétiques de ces phénomènes peuvent se révéler très différentes : ils peuvent être brusques et soudains pour certains d’entre eux (séismes) et lents pour d’autres (sécheresse). L’homme n’exerce une influence sur ce type d’aléas que depuis qu’il a mené des actions sur l’aménagement des territoires.
Les variations climatiques ou les désordres météorologiques sont le plus fréquemment à l’origine des catastrophes. L’inondation liée à la crue d’un cours d’eau est un phénomène naturel très préoccupant. Celui-ci peut être à cinétique lente ou rapide (crues torrentielles, rupture de barrage ou de digue). Toutes les grandes vallées sont exposées à ce phénomène de crue. Celles-ci sont pourtant des lieux géographiques fortement urbanisés et donc exposés. Le phénomène géologique dû au déficit en eau est le plus coûteux après les inondations. Il perturbe l’équilibre du sous-sol et fragilise les bâtiments. La canicule et la sécheresse dues à l’intensité des températures estivales conduisent à des conséquences redoutables en termes de santé publique.
A plus grande échelle spatiale, les séismes entraînent des dégâts importants. Ils se produisent dans les régions situées à la frontière des plaques tectoniques qui peuvent être des régions où la densité humaine est très grande (Californie par exemple).
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Une inégale répartition des catastrophes à l’échelle du globe
Il est difficile d’établir des bilans fiables en ce qui concerne les catastrophes naturelles, car les données peuvent se révéler disparates, partielles et de qualité très différentes selon les pays concernés.
Le nombre de catastrophes à l’échelle du globe aux cours des trois dernières décennies montre une disproportion flagrante entre catastrophes naturels et accidents technologiques. Sur un total de 1,3 millions de victimes mortes ou disparues, seules 13% le sont suite aux conséquences d’un accident technologiques. Les phénomènes climatiques (ouragans, cyclones, tempêtes, inondations, etc) sont responsables de 44% des pertes humaines. Les séismes s’inscrivent dans le bilan pour près de la moitié des catastrophes avec 40% des pertes humaines. Les zones urbaines sont les plus touchées (66% des victimes y sont dénombrés) soit un nombre moyen de victimes compris entre 30000 et 40000 citadins par an . Le montant des pertes matérielles et économiques provoquées par les catastrophes naturelles affichent une forte progression depuis 1990 avec des moyennes annuelles de l’ordre de 20 milliards de dollars (données estimées à partir des biens assurés indemnisés).
Les catastrophes se répartissent de façon très inégales entre les pays dits ‘riches’ et ceux en ‘voie de développement’ :
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sur les 40 catastrophes les plus meurtrières dans le monde, 25 ont eu lieu en Asie (inondations, cyclones, tsunamis), 7 en Afrique et 4 en Amérique Latine. Les 6 autres se sont produites en Europe et Japon.
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sur les 40 catastrophes les plus coûteuses, la région de l’Amérique du Nord est la plus touchée avec 22 catastrophes (cyclones et séismes) suivie de l’Europe occidentale avec 8 catastrophes. La tendance est ici strictement opposée à la précédente.
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Pas de risque zéro également dans le domaine des processus naturels
Il est également évident que le risque zéro n’existe pas dans le domaine du risque naturel. En effet, les causes des processus à l’origine des catastrophes naturelles sont la plupart du temps indépendantes de l’homme. Par contre, les conséquences sont d’autant plus graves que l’exposition des systèmes socio-techniques est importante. Cette exposition est souvent le fait d’une urbanisation qui ne prend pas en compte la prévention des risques.