Résumé du chapitre 2 « Construction durable – le débat » du document « Agenda 21 for Sustainable Construction in Developing Countries »

La question de la construction durable relève d’un débat international plus large sur le développement durable. Ce débat a été brouillé par l’ambiguïté, voire la nature contradictoire du concept et de la terminologie qui lui est associée. Cela a donné lieu à des tensions considérables entre les partisans d’une « durabilité faible » et ceux qui réclament une approche plus ferme, ainsi qu’entre les mondes développé et en développement.

Les termes « durabilité » et « développement durable » sont les principales sources de confusion. On considère souvent qu’ils décrivent deux idéologies différentes. La « durabilité » est vue soit comme une question de viabilité économique, soit comme un concept environnemental préconisant l'entretien et la réparation des conditions environnementales actuelles, soit, à l’extrême, comme un retour à une sorte d’état sauvage noble. Le « développement durable », quant à lui, est considéré comme une approche plus progressiste avec pour objectif le soutien d’un développement (souvent interprété comme une croissance économique et une amélioration du niveau de vie). Toutefois, selon la motivation cachée derrière le concept de « développement durable », ces interprétations peuvent être trompeuses ou inexactes. Dans le secteur de la construction, les termes d’« habitat (au sens établissement humain) durable », de « développement urbain durable », et de « construction durable » ont également besoin d’une clarification.

Les tensions se focalisent principalement sur les préoccupations différentes des pays du nord et du sud. Une autre source de tensions provient du cadre temporel dans lequel les réponses sont planifiées (50 à 100 ans ? ou plutôt 20 à 30 ans ?). Une troisième question est celle du modèle d’équité sociale et économique sur lequel se fonde l’Agenda 21, qui est principalement basé sur un système de valeurs occidental libéral et démocratique, souvent en conflit avec d’autres valeurs portées par les pays non-industrialisés dont la validité n’est pas toujours reconnue. Certains expriment leur scepticisme sur la capacité de l’occident à fournir des solutions à des problèmes créés essentiellement par son modèle de développement.

Dans les pays en développement, le secteur de la construction a tendance à privilégier la relation entre construction et développement humain, marginalisant les aspects environnementaux et de santé. Au regard de l’importante dégradation environnementale en cours, notamment dans ces pays, ce secteur se doit de changer ses pratiques. Les impacts sociaux et économiques ne doivent toutefois pas être négligés : à travers le processus de construction, Il est possible d’améliorer la durabilité sociale et la durabilité économique.

Trouver des solutions appropriées au contexte et aux ressources disponibles est l’objectif principal de la construction durable dans les pays développés. Dans les pays en développement, les enjeux tels que la mobilisation des ressources, la sensibilisation de la population, l’amélioration de la qualité des processus et produits de construction, la réduction de la consommation de ressources, l’innovation dans les matériaux et méthodes de construction, la santé et la sécurité de l’environnement, les procédures du marché, ne constituent qu’un élément supplémentaire dans un problème déjà complexe. Ces pays commencent tout juste à examiner les moyens d’aborder ces défis dans le cadre plus large des défis de développement auxquels ils doivent faire face.