Le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes (ou aéroport du Grand Ouest)

L'agriculture

Comme en témoigne cet extrait du site de l'ACIPA, la question agricole est au cœur des désaccords sur le nouveau projet d'aéroport : « « Un lourd tribut pour l'agriculture » concluait la commission d'enquête publique de 2006 dans la procédure de déclaration d'utilité publique. Environ 2000 hectares de terres seraient enlevés à l'agriculture, dont 650 au démarrage (450 si une seule piste) ; l'un des principaux bassins laitiers du département disparaitrait. On estime que la création d'un aéroport se traduirait par la perte rapide de 200 emplois dans l'agriculture et les activités liées, davantage dans les années suivantes. »

Les agriculteurs ont de fait été les premiers, avec la création de l'ADECA en 1972, à se battre contre le projet d'aéroport, et les mouvements paysans sont depuis au cœur de la lutte. Dans cet extrait (dernière partie) Dominique Fresneau, dont la famille se bat depuis trois générations contre le projet, explique ce que représente l'agriculture sur Notre Dame des Landes.

Avec l'arrivée de nouveaux habitants sur la ZAD, la vocation initiale de la zone s'est poursuivie avec le développement de différents types d'activités agricoles sur les terres occupées, souvent avec des modes culturaux alternatifs.

Source : http://zad.nadir.org/spip.php?rubrique39

Comme l'explique Marcel Thebault, éleveur avec sa femme de vaches laitières et refusant la procédure d'expropriation, cette activité agricole commune a beaucoup contribué à rapprocher anciens et nouveaux occupants :

« Quand l'activité agricole a démarrée (...) on a beaucoup eu plus de relations entre nous, ça a été beaucoup plus facile. Tu vas acheter ton pain, tu regardes un peu les légumes à côté, etc. En 2011, il y a eu un hectare de défriché, les agriculteurs d'ici, de tout le département étaient là pour faire ça, tu vois. Nous, on n'a pas tous fait bac+5, les jeunes non plus mais un certains nombre l'ont fait et les discussions, faire que des discussions, ça ne le fait pas, il faut avoir de trucs concrets sur lesquels on se rencontre et qu'on fait en commun. »

Cette terre d'histoire agricole, s'est ainsi transformée, par l'intermédiaire de cette lutte, en un lieu sur lequel sont aujourd'hui projetés de nouvelles installations d'agriculteurs aux portes de Nantes :

« Donc ces terres occupées illégalement aujourd'hui c'est de l'ordre de 120 hectares. A côté de ça, nous les paysans qui sommes restés et qui habitons sur place, ça fait 400 hectares et il reste 600 hectares qui sont toujours continuées par des agriculteurs qui ont leur siège plus loin mais qui ont signé le contrat avec Vinci renonçant à leur bail, etc. Donc, nous on trouve que c'est bien que les terres continuent à être cultivées, que ça c'est une chose essentielle.

Mais on espère bien qu'après l'abrogation de la DUP, ces terres là vont permettre un travail important d'installation de nouveaux agriculteurs, que ça ne serve toujours pas à l'agrandissement, parce que tu as plein de gans autour, qui ont renoncé à ces terres là mais qui continuent à les exploiter, tu as des gens qui veulent continuer à utiliser ces terres là. Il faut, pour nous, une fois que tu as gagné, la bataille demain, que ces terres là deviennent un vivier d'installation pour des gens qui veulent de petits projets,et que souvent ils n'arrivent pas à mettre en place. Donc si c'est compatible avec des terres un peu humide, qu'on puisse les accueillir à bras ouverts, c'est un travail qui nous reste à faire et qui est aussi important pour nous parce qu'on est tous d'accord qu'on ne se bat pas que contre le béton et c'est une chose commune contre laquelle on peut continuer à se battre, parce qu'on n'est pas d'accord sur tout, mais là-dessus pour que ces terres là permettent l'accès aux terres à ceux qui ne peuvent pas ailleurs. Surtout qu'on est pas très loin de Nantes, il peut y avoir plein de choses intéressantes à faire. » (Marcel Thebaut, 2013)

A ces arguments, les partisans de l'aéroport objecte que les procédures d'expropriations conduites depuis les années 70 ont été « très respectueuses des personnes ».

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