A l’interface directe avec l’atmosphère, le sol représente la pellicule la plus externe de l’écorce terrestre : il s’agit du volume de matériau meuble qui est généralement issu de l’altération naturelle de la roche sous-jacente ou d’un matériau allochtone, mais qui peut également avoir une origine totalement anthropique (Figure 2.4.1). Sans sol, véritable épiderme vivant de notre planète, la Terre serait désertique à l'image de Mars.
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Légende
Figure 2.4.1 : Trois exemples de sol correspondant à une anthropisation croissante :
A. sol forestier
B. sol cultivé
C. sol remanié d’une ancienne friche industrielle
B. sol cultivé
C. sol remanié d’une ancienne friche industrielle
La nature et la taille des constituants minéraux et organiques des sols, ainsi que l’agencement de leurs constituants, permettent de définir un type de sol. Plus de 320 types importants de sol ont été identifiés en Europe (CE, 2006), avec des différences notables dans leurs propriétés chimiques, physiques et biologiques, ce qui conditionne les paysages et les écosystèmes terrestres.
Il n’existe pas de définition unique du sol, car la perception du sol peut être très variable selon le poids donné à l’une ou l’autre de ses caractéristiques ou de ses fonctions. Nous proposons donc ici deux définitions, la première mettant l’accent sur le mode de formation des sols, la seconde sur la nature spécifique des constituants des sols :
- « Le sol est le produit de l’altération, du remaniement et de l’organisation des couches supérieures de la croûte terrestre sous l’action de la vie, de l’atmosphère et des échanges d’énergie qui s’y manifestent » (Aubert et Boulaine, 1980)
- Le sol est la « couche supérieure de la croûte terrestre composée de particules minérales, de matières organiques, d’eau, d’air et d’organismes. Les fonctions du sol sont : contrôle des cycles des éléments et de l’énergie en tant que compartiment des écosystèmes ; support des plantes, des animaux et de l’homme ; base des constructions et des immeubles ; production agricole ; rétention de l’eau et des dépôts ; constitution d’une réserve génétique ; conservation en tant que mémoire de l’histoire et de la nature ; protection en tant qu’archive archéologique et paléoécologique» (norme ISO 11074, 1996).
On remarquera qu’aucune de ces définitions ne permet de délimiter précisément l’objet sol à sa base. Le sol est de ce fait souvent limité de façon empirique en profondeur : (i) en génie civil, il s’agit de l’ensemble du matériau meuble situé au dessus de la roche compacte ; (ii) pour les agronomes, le sol se limite généralement aux couches pouvant être explorées par les racines des plantes ; (iii) le sommet des horizons dits C, d’altération de la roche, est souvent retenu par les cartographes des sols comme limite inférieure des sols.
La future directive européenne sur les sols, dont une version provisoire a été publiée en 2006, précise qu’elle s’appliquera « au sol constituant la couche supérieure de l’écorce terrestre située entre le substratum rocheux et la surface, compte non tenu des eaux souterraines ». Cette directive a donc une perception large du sol, puisqu’elle semble inclure l’ensemble du matériau altéré jusqu’à la roche saine. Par contre, l’exclusion des eaux souterraines souligne une autre propriété essentielle des sols : le sol est généralement du ressort du droit privé, alors que les ressources en eau font partie du patrimoine commun de la nation ; la directive distingue de ce fait ces deux entités qui relèvent de législations différentes.