3. Initiatives privées (non gouvernementales)
De nombreux acteurs privés (propriétaires forestiers, scientifiques, industriels du bois…) adaptent au quotidien leurs pratiques de gestion forestière, afin d’intégrer au mieux les enjeux liés au développement durable.
Il convient cependant de souligner la grande nouveauté introduite par plusieurs grandes ONGE (Organisations Non-Gouvernementales Environnementalistes) de rang international avec l’idée de certification forestière.
L’écologie par le marché
Au début des années 1990, ayant perdu confiance dans la capacité et la volonté des gouvernements à changer le cours des choses, les ONGE d’extraction anglo-saxonne misent sur le marché lui-même pour tenter de peser sur le devenir des forêts du monde.
Il s’agit d’une rupture idéologique majeure – jusqu’alors l’économique et le marchand étaient considérés par ces dernières comme à l’origine de la dégradation de l’environnement sur Terre. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) va jouer un rôle déterminant dans l’émergence de la certification forestière.
Principes et modalités de la certification
Initialement, la certification forestière visait à donner au consommateur final la garantie de ne pas contribuer, par son acte d’achat, à encourager, même à son insu, la dégradation des forêts du monde. Pour ce faire, le mécanisme de certification forestière repose sur trois composantes :
De nombreux acteurs privés (propriétaires forestiers, scientifiques, industriels du bois…) adaptent au quotidien leurs pratiques de gestion forestière, afin d’intégrer au mieux les enjeux liés au développement durable.
Il convient cependant de souligner la grande nouveauté introduite par plusieurs grandes ONGE (Organisations Non-Gouvernementales Environnementalistes) de rang international avec l’idée de certification forestière.
L’écologie par le marché
Au début des années 1990, ayant perdu confiance dans la capacité et la volonté des gouvernements à changer le cours des choses, les ONGE d’extraction anglo-saxonne misent sur le marché lui-même pour tenter de peser sur le devenir des forêts du monde.
Il s’agit d’une rupture idéologique majeure – jusqu’alors l’économique et le marchand étaient considérés par ces dernières comme à l’origine de la dégradation de l’environnement sur Terre. Le WWF (Fonds mondial pour la nature) va jouer un rôle déterminant dans l’émergence de la certification forestière.
Principes et modalités de la certification
Initialement, la certification forestière visait à donner au consommateur final la garantie de ne pas contribuer, par son acte d’achat, à encourager, même à son insu, la dégradation des forêts du monde. Pour ce faire, le mécanisme de certification forestière repose sur trois composantes :
- Un « cahier des charges » établissant en quoi constitue la gestion durable
- Une procédure de vérification permettant de tester la conformité entre une situation forestière donnée et le cahier des charges
- Un tiers extérieur capable de mettre en œuvre cette procédure, en toute indépendance et neutralité.
Les ONGE ont ainsi suscité un organe nouveau de droit privé, le Forest Stewardship Council (Conseil de Bonne Gestion Forestière). Composé de divers acteurs réunis en trois collèges, celui-ci a défini 10 grands principes de gestion durable des forêts et une cinquantaine de critères associés.
Toute entité forestière désireuse d’être certifiée FSC fait appel à un certificateur agréé. Afin que le produit final puisse bénéficier du label FSC, une chaîne de contrôle doit être mise en place et elle-même certifiée. Cela permet de garantir que le produit final a bien été fabriqué à partir de bois issu de forêts certifiées (Doc. 15 et suivants).
Une compétition féroce entre grands systèmes de certification forestière
À l’échelle mondiale, deux grands systèmes de certification se livrent à une compétition féroce. Le premier correspond au F.S.C. ; il est soutenu par plusieurs grandes ONGE ; l’accent est mis sur les normes de performance à respecter par toute entité forestière désirant recevoir le label FSC. Le second, porté par des professionnels de la forêt et du bois répond au nom de P.E.F.C. (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes) ; à la différence du FSC, il accorde une importance accrue à l’authenticité du débat et de la négociation entre acteurs au sujet de la gestion durable, considérant que celle-ci relève plus d’un processus d’amélioration progressive que d’une norme à vérifier. Dans la pratique, de nombreux acteurs professionnels et industriels du secteur du bois et du papier cherchent aujourd’hui à obtenir les deux formes de certification.
Un bilan mitigé
Depuis la fin des années 1990, la certification forestière a connu un développement spectaculaire. Selon les derniers chiffres de la FAO (2007), elle concerne presque 20 % de la superficie totale des forêts de production de la planète ou encore 7 % de la superficie mondiale des forêts - soit quelque 270 millions d’hectares. Le système PEFC domine largement avec deux tiers de l’ensemble des surfaces forestières certifiées, le FSC comptant quant à lui pour 28 % du total. Les forêts certifiées se trouvent à plus de 80 % dans l’hémisphère nord (Europe et États-Unis). Au demeurant, la part des plantations s’avère prépondérante ; par exemple, de 2000 à 2005, les plantations industrielles du Brésil ont représenté deux tiers des surfaces certifiées FSC. Ces éléments soulignent que si le marché constitue le moteur de la certification forestière, il en est aussi le talon d’Achille. Le marché pour des produits issus de forêts certifiées croît dans les secteurs fortement intégrés où opèrent de grands groupes industriels (secteur de la pâte à papier) ou encore de grandes chaînes de distribution comme IKEA. Les marchés d’Asie ou d’Amérique montrent en revanche peu d’intérêt pour la chose. Dans tous les cas, seuls 10 % de la production de grumes entrent dans le marché mondial (FAO, 2005). En somme, la certification forestière demeure sans réelle prise sur la déforestation des forêts tropicales qui s’opère en relation avec la mise en cultures agricoles ou l’autoconsommation de bois. En ce sens, la certification forestière n’a pas du tout rempli ce pour quoi elle avait été initialement conçue.
Toute entité forestière désireuse d’être certifiée FSC fait appel à un certificateur agréé. Afin que le produit final puisse bénéficier du label FSC, une chaîne de contrôle doit être mise en place et elle-même certifiée. Cela permet de garantir que le produit final a bien été fabriqué à partir de bois issu de forêts certifiées (Doc. 15 et suivants).
Une compétition féroce entre grands systèmes de certification forestière
À l’échelle mondiale, deux grands systèmes de certification se livrent à une compétition féroce. Le premier correspond au F.S.C. ; il est soutenu par plusieurs grandes ONGE ; l’accent est mis sur les normes de performance à respecter par toute entité forestière désirant recevoir le label FSC. Le second, porté par des professionnels de la forêt et du bois répond au nom de P.E.F.C. (Programme for the Endorsment of Forest Certification Schemes) ; à la différence du FSC, il accorde une importance accrue à l’authenticité du débat et de la négociation entre acteurs au sujet de la gestion durable, considérant que celle-ci relève plus d’un processus d’amélioration progressive que d’une norme à vérifier. Dans la pratique, de nombreux acteurs professionnels et industriels du secteur du bois et du papier cherchent aujourd’hui à obtenir les deux formes de certification.
Un bilan mitigé
Depuis la fin des années 1990, la certification forestière a connu un développement spectaculaire. Selon les derniers chiffres de la FAO (2007), elle concerne presque 20 % de la superficie totale des forêts de production de la planète ou encore 7 % de la superficie mondiale des forêts - soit quelque 270 millions d’hectares. Le système PEFC domine largement avec deux tiers de l’ensemble des surfaces forestières certifiées, le FSC comptant quant à lui pour 28 % du total. Les forêts certifiées se trouvent à plus de 80 % dans l’hémisphère nord (Europe et États-Unis). Au demeurant, la part des plantations s’avère prépondérante ; par exemple, de 2000 à 2005, les plantations industrielles du Brésil ont représenté deux tiers des surfaces certifiées FSC. Ces éléments soulignent que si le marché constitue le moteur de la certification forestière, il en est aussi le talon d’Achille. Le marché pour des produits issus de forêts certifiées croît dans les secteurs fortement intégrés où opèrent de grands groupes industriels (secteur de la pâte à papier) ou encore de grandes chaînes de distribution comme IKEA. Les marchés d’Asie ou d’Amérique montrent en revanche peu d’intérêt pour la chose. Dans tous les cas, seuls 10 % de la production de grumes entrent dans le marché mondial (FAO, 2005). En somme, la certification forestière demeure sans réelle prise sur la déforestation des forêts tropicales qui s’opère en relation avec la mise en cultures agricoles ou l’autoconsommation de bois. En ce sens, la certification forestière n’a pas du tout rempli ce pour quoi elle avait été initialement conçue.