Introduction
Parmi les astéroïdes de notre système solaire, il existe une population bien singulière dont la principale caractéristique est de se mouvoir sur des orbites qui s’approchent de l’orbite de la Terre ou même la croisent. Il s’agit de la population des géocroiseurs (Near Earth Objects, NEOs) qui est composée d’astéroïdes et de comètes à courtes périodes ayant des orbites avec un périhélie q<1.3 UA et un aphélie Q>0.983 UA. La durée de vie pour les NEOs est typiquement d’environ 107 ans avant qu’ils ne s’écrasent sur le Soleil, qu’ils soient éjectés du système solaire ou qu’ils impactent une planète. Avec des durées de vie aussi courtes, les NEOs observés à l’heure actuelle ne peuvent être des corps ayant orbités parmi les planètes telluriques depuis la formation du système solaire. En fait, la population des NEOs doit avoir une ou des source(s) de réapprovisionnement. Une fraction de la population, est constituée de noyaux de comètes dormantes ou éteintes, qui ne possèdent pas de coma ou de queue. De plus, les NEOs sont des impacteurs potentiels de notre planète et par conséquent, il y a un intérêt étendu d’identifier et de caractériser les astéroïdes qui pourraient impacter la Terre. Une estimation statistique montre qu’il existe au moins 2 000 corps de dimension supérieure à 1 kilomètre. Les collisions des NEOs avec la Terre constituent une fin hasardeuse de la vie sur Terre, ce qui rend l’étude de ces objets particulièrement importante.
Mais ces objets présentent aussi des intérêts scientifiques plus subtils. Ce sont pour la plupart des fragments de gros astéroïdes, qui se sont formés en même temps que les planètes, les NEOs doivent donc contenir des échantillons de la matière primordiale du système solaire. La connaissance de la composition minéralogique de ces objets constitue un des chaînons essentiels pour bâtir un scénario satisfaisant de la formation des planètes.