LES DIFFERENTS MAGASINS AQUIFERES
Les formations existantes renferment des nappes d’extension et de capacité inégales.
Des assises les plus récentes aux plus anciennes, les nappes suivantes sont rencontrées :
- Les nappes superficielles ou nappes des alluvions anciennes.
L’eau est exploitée essentiellement pour l’agriculture (arrosage) et doit être déferrisée en cas d’exploitation pour l’alimentation humaine. Le réservoir aquifère est à dominante sablo-graveleuse avec une proportion variable d’argile qui conditionne en partie sa perméabilité. Son épaisseur moyenne est de l’ordre de 6 m, parfois 15 m à Vilmot.
La surface piézométrique suit approximativement la topographie du sol et elle est proche de la surface.
Cette nappe est vulnérable car exposée aux pollutions d’origine superficielle du fait de son alimentation directe par infiltration des eaux de pluie. Elle sert de relais pour l’alimentation des aquifères sous-jacents, les nappes semi-profondes dont les magasins sont respectivement datés du Miocène et de l’Oligocène. - La nappe du Miocène
Cet aquifère est particulièrement hétérogène, l’eau étant emmagasinée dans des sables, faluns et calcaires coquilliers au sein desquels des horizons argileux créent des cloisonnements sporadiques, et dont l’épaisseur augmente d’est en ouest (50 m de puissance à Norvil-Garet). Lorsque l’aquifère miocène est recouvert par une épaisseur notable de formations plio-quaternaires, la nappe devient captive et il existe une alimentation indirecte par drainance des aquifères sus-jacents. Dès que la couverture plioquaternaire est réduite par l’érosion des ruisseaux, la nappe du Miocène devient libre, et sur une même verticale les cotes piézométriques des nappes superficielles et miocène sont pratiquement confondues. Les hydro-isohypses sont largement échancrées par les vallées des ruisseaux affluents du Domitien en rive gauche.
Dans la région étudiée, le faciès rencontré (Miocène inférieur) est constitué de calcaires friables renfermant une faible proportion de sables siliceux et, en général, très fossilifères. Les eaux sont de type bicarbonaté-calcique, avec une teneur en fer moyenne de 2 mg/l. - La nappe de l’Oligocène
L’aquifère stampien est caractérisé par un faciès lithologique essentiellement carbonaté ("calcaire à Astéries") marqué par des phases transgressives séparées d’épisodes régressifs. Le toit des calcaires stampiens est affecté par une forte karstification. Le réservoir atteint sa puissance maximale en rive gauche (80 m à Norvil "Thanon") puis se réduit ou s’érode totalement dans l’axe du Domitien.
Etant donné la faible superficie des affleurements, l’alimentation directe de ce réservoir calcaire est limitée. Par contre, elle s’effectue indirectement par drainance des nappes alluviales anciennes et du Miocène.
Au point de vue hydrodynamique, le comportement de l’aquifère est régi par le système karstique caractérisé notamment par une circulation des eaux souterraines localement très rapide. Des mesures de vitesse ont été effectuées (cf. traçage, chap. 4.3). Les eaux ont un faciès bicarbonaté-calcique, avec une teneur en fer inférieure ou égale à 0,2 mg/l. C’est au sein de ces eaux que les pollutions sont apparues au cours de l’exploitation de puits forés. - La nappe du complexe aquifère éocène
Le toit imperméable comprend les formations très argileuses attribuées à l’Oligocène inférieur (Sannoisien) et à l’Eocène supérieur (sur une épaisseur moyenne de 80 m). Le réservoir, formé par les assises calcaires de l’Eocène supérieur basal et de l’Eocène moyen ainsi que les sables éocènes (Eocène moyen p.p. et Eocène inférieur p.p., est très sollicité pour l’alimentation en eau potable. L’alimentation du complexe éocène s’effectue en partie par infiltration directe bien à l’est de la zone concernée par l’étude, et par drainance des aquifères adjacents au travers des formations argileuses ou marneuses semi-perméables encaissantes.