De façon générale, les conflits peuvent relever de natures bien différentes.
On peut citer :
- Les conflits de représentation. Liés à l’existence chez les acteurs en conflit de représentations différentes, et généralement incompatibles, de l’objet du conflit, ces situations peuvent difficilement être résolues en dehors de démarches de concertation inscrites dans la durée, ou éventuellement d’arbitrages externes permettant de réduire la part prise par les représentations dans la formation du conflit. Par exemple, tel acteur pourra considérer que l’eau, tombant du ciel, est gratuite et qu’il n’y a pas lieu de rendre compte sur l’usage qui en est fait en domaine privé. Face à un acteur brandissant l’intérêt général comme un argument allant de soi, on pourra fréquemment trouver une situation conflictuelle même si la concurrence réelle pour les ressources est peu marquée.
- Les conflits d’intérêt. Davantage liées à des positions individualistes ou lobbyistes de la part des acteurs en présence, cherchant chacun à faire valoir son intérêt sans considération de la situation collective ou des marges de manœuvre de ses opposants, ces situations peuvent difficilement être résolues en dehors d’un arbitrage extérieur, ou d’incitations fortes à la négociation. Les exemples de ces situations sont nombreux, et les conflits d’intérêt objectif peuvent constituer une part importante des conflits pour la ressource en eau.
- Les conflits de pouvoir. Les décisions en matière de gestion de l’eau étant en elles-mêmes instruments de pouvoir et enjeux de pouvoir, forment des situations de conflits de pouvoir caractéristiques. Dans ces situations, qui peuvent être rencontrées fréquemment dans tous les domaines du management des organisations, l’arbitrage ne se fera pas nécessairement en faveur de la protection optimale de la ressource et des intérêts collectifs, mais en fonction d’équilibres liés aux forces en présence.
- Les conflits de valeur (conflits idéologiques). Pouvant être partiellement liés à des conflits de représentation, mais relevant de positions idéologiques plus larges, ces situations de conflit seraient à résoudre par l’objectivation quantitative des termes du conflit. Toutefois le contexte d’opposition idéologique peut facilement prédominer et obérer les tentatives de résolution technique du conflit.