Les effets externes sont une cause de défaillances du mécanisme de coordination marchande qui ne permet plus d’allouer efficacement les ressources au sein de l’économie ; cette défaillance provient du fait que les prix auxquels les biens sont produits et consommés ne reflètent que partiellement les coûts et bénéfices associés. En présence d’externalités, les biens seront produits (consommés) en quantités trop importantes (dans le cas d’effets externes négatifs) ou trop faibles (dans le cas d’effets externes positifs) par rapport à une utilisation optimale des ressources de l’économie. Leur présence justifie la mise en place de politiques publiques visant à corriger ces défaillances.
Exemple

Illustrons graphiquement l’effet externe et ses implications par l’exemple d’une externalité négative de production (figure 13 infra).

Figure 13 : L'effet externe

Supposons une activité de production d’un bien qui génère une externalité négative. Dans un marché concurrentiel, le prix et la quantité produite sont P1 et Q1 (point d’équilibre A). Les entreprises maximisent leurs profits en produisant Q1, pour laquelle le coût marginal privé de production est égal au prix (intersection des courbes d’offre et de demande). Mais ce point ne tient pas compte de l’ensemble des coûts engendrés par la production : il ne considère que le coût privé de production et non pas l’ensemble du coût social, composé du coût privé et du coût externe. La prise en compte du coût externe entraînerait la détermination d’un nouvel équilibre (point B) caractérisé par un prix, P2, plus élevé et une quantité produite, Q2, plus faible, auxquels devraient s’échanger le produit pour atteindre une allocation optimale des ressources de l’économie. Les entreprises maximiseraient alors leurs profits en produisant Q2 pour laquelle le coût marginal social est égal au prix (intersection de la nouvelle courbe d’offre, correspondant au coût marginal social de production, et de la courbe de demande).

En présence d’externalités négatives de production, le marché ne permet donc pas d’utiliser efficacement les ressources : le prix d’équilibre ne reflète pas la valeur sociale du bien car le coût externe (lié à la production du bien) n’est pas considéré (l’équilibre va se situer en Q1 au lieu de Q2). Les entreprises produisent alors trop du point de vue de l’économie dans son ensemble : la quantité d’équilibre est de Q1 au lieu de Q2, cette dernière étant la quantité socialement efficace. Par ailleurs, le prix auquel s’échange le bien en l’absence de prise en compte du coût externe de production est trop faible.