1.3.2. Les instruments de protection de la nature

Les politiques de protection de la nature ont un objectif de conservation de la biodiversité qui passe en particulier par la mise en place d’espaces protégés terrestres et marins.

Les espaces protégés génèrent des externalités positives par la conservation de la diversité biologique (Millennium Ecosystem Assessment, 2003), cette dernière procurant un grand nombre de services écosystémiques (par exemple la fourniture de bois, de fibres, de carburants, de matériaux de construction, la purification de l’air et de l’eau, détoxication et la décomposition des déchets, la stabilisation et la modération du climat, la fertilité des sols, la pollinisation des plantes, la lutte contre les parasites et maladies, la conservation des ressources génétiques et la faculté d’adaptation aux changements), et par l’attractivité des territoires (notamment pour le tourisme). Ainsi, comme illustré dans des débats concernant le caractère privatisable des parcs naturels dans les années 1960, il existe des bénéfices externes associés à la protection de la nature que les propriétaires privés de parcs ne pourraient pas percevoir. Il en découle un risque de « sous production » d’espaces naturels protégés si celle-ci est laissée à l’initiative privée.
Exemple

Ce risque de « sous production » découle, comme nous l’avons vu à la section 1.2, du fait que la présence d’effets externes entraîne une défaillance des mécanismes d’allocation des ressources fondés sur les prix de marché : en cas d’effet externe positif, le bien concerné est produit en quantité trop faible (point Q1) par rapport à l’optimum (point Q2) (figure 23 infra) ce qui engendre une réduction du bien-être social. Si on produit le bien concerné, par exemple des espaces protégés, au niveau C on a encore un bénéfice social marginal positif et on pourrait encore accroître la production d’espaces protégés. Le « manque à gagner » collectif lié au fait de rester en C est représenté par l’aire BCF, c'est-à-dire la somme des bénéfices externes que l’on pourrait réaliser en passant de Q1 à Q2.

Figure 23 : L’effet externe positif et la variation du surplus économique total

 
Définition

(services fournis par les écosystèmes) Ils représentent les bénéfices que retirent les hommes de l’utilisation des écosystèmes (MEA, 2003).