Ce chapitre présente les principales notions de l’analyse économique de la gestion des ressources naturelles. Il étudie d’abord le concept de ressource naturelle, pour s’intéresser ensuite à la question de la gestion des ressources communes, puis à celle des ressources privatisables, à travers plusieurs exemples.

Définition n°1 : Si on met l’accent sur l’utilité, et que l’on reprend les éléments de réflexion dégagés par le programme : dynamique et usages des ressources renouvelables, les ressources naturelles sont « un élément du système naturel à partir du moment où cet élément est utilisé par une société » (Boude et Chaboud, 1995).

Définition n°2 : Certains auteurs privilégient l’approche en termes de facteur de production, dans ce cas « les ressources naturelles sont les facteurs de production ‘non produits’ qui nous sont alloués ». Elles ne constituent une catégorie économique que parce qu’elles sont rares et utiles par rapport à la demande humaine (Parkin et King, 1992).

Définition n°3 : Plus globalement, on peut donner la définition suivante : les ressources naturelles sont les biens ou les services préexistants, issus de la nature, que les hommes utilisent pour satisfaire leurs besoins. Ce sont donc les ressources primaires dont le stock initial ne dépend pas de l’activité des hommes.

Il peut donc s'agir de l'utilisation de :

• biens extraits directement de la nature que ce soient des minéraux, des végétaux ou des animaux terrestres ou aquatiques ;

• services fournis directement par la nature qui sont souvent désignés par les termes de « services écologiques » ou de « services écosystémiques ».

Définition n°4 : Les services écologiques ont étés définis comme les services rendus par le patrimoine naturel et toute « transformation de ces services engendre, pour la société dans son ensemble, des bénéfices ou des pertes de bien être »  (Point, 1992).
Plus récemment, l’évaluation des écosystèmes pour le millénaire a défini les services écosystémiques comme les bénéfices que retirent les hommes de l’utilisation des écosystèmes (figure 26 infra).
Cela recouvre l’approvisionnement des sociétés humaines, les services de régulation tels que la régulation des inondations ou de la dégradation des terres, les services d’appui tels que le cycle des nutriments, les services culturels tels que les bénéfices non matériels, récréatifs, esthétiques ou spirituels (Millennium Ecosystem Assessment, 2003).