Activité

Exercice : en utilisant la représentation du graphique « gestion d’une ressource exhaustible: relations entre la fonction de demande, le sentier des prix et la fonction d’exploitation de la ressource », comment évolue la variable T si le niveau des réserves augmente du fait de nouvelles découvertes (sans changement des prix, ni changement de la demande) ?

Éléments de réponse : la fonction de ressources se déplace vers la gauche et de ce fait l’horizon d’épuisement de la ressource augmente. Si la demande évolue aussi dans le même temps du fait d’une augmentation des besoins, par exemple, la fonction de demande va se déplacer et la date d’épuisement de la ressource diminue. Si les stocks exploitables et la demande varient en même temps la date d’épuisement de la ressource dépend des mouvements relatifs de la demande par rapport aux stocks.

 

2.3.2. Le cas d’une ressource naturelle renouvelable appropriable, l’exploitation forestière

Dans de nombreux pays subéquatoriaux mais aussi tempérés la forêt constitue une ressource naturelle renouvelable vivante végétale importante. C’est aussi le cas dans les pays tempérés. Le territoire français, par exemple, est recouvert en 2005 sur un quart de sa surface par des ressources forestières et cette surface a tendance à s’accroître au fil des ans.

Le statut des ressources forestières varie suivant les pays et même au sein d’un même pays. Dans tous les cas la principale caractéristique se trouve dans le fait qu’il s’agit d’une ressource biologique dont la biomasse varie au cours du temps en fonction de l’âge de la forêt, de la vitesse de croissance des arbres qui la compose, de son degré de niveau d’exploitation et de ses capacités de renouvellement naturel ou par l’intermédiaire d’un reboisement. On est donc, au pas de temps près assez proche de l’analyse des autres ressources naturelles biologiques renouvelables. Ce qui la différencie, par exemple des ressources halieutiques, c’est qu’elle est par définition immobile par rapport à l’espace sur lequel elle se trouve ! Il y a donc possibilité d’appropriation simultanée de l’espace et de la ressource. On se trouve donc devant un cas proche de ce point de vue de celui des ressources minières puisqu’il y a possibilité d’appropriation. L’appropriation peut être publique (forêts dites de communaux), faire l’objet d’une concession à un exploitant ou privée.
Remarque
Traditionnellement la valeur de cette forêt lorsqu’elle était estimée se fondait essentiellement sur sa valeur marchande fondée sur les possibilités d’exploitation ou sur sa valeur patrimoniale. On estime ainsi qu’actuellement le chiffre d’affaires forestier français est de l’ordre de 3,5 milliards d’euro, et que l’on pourrait en retirer beaucoup plus si elle était correctement exploitée et surtout si elle n’était pas autant morcelée entre d’innombrables propriétaires. On estime qu’il existe environ 10 millions d’hectares de forêt privée appartenant à plus de 3,7 millions de propriétaires, dont 1,5 millions possèdent moins d’un hectare et 4 millions d’hectares de forêts publique domaniale ou communales (Prevot, 1993).

Depuis quelque temps on a pris conscience des autres formes de valeur que peuvent représenter les forêts en identifiant l’ensemble des services écosystémique qu’elles rendent ou qu’elles sont susceptible de rendre. Si on se réfère à l’exercice réalisé précédemment ces services sont, outre la production de biens marchands, d’ordre écologique, sociaux, de production de bénéfices, de participation à la biodiversité et de régulation climatique.
Gérer une forêt pose la question de l’âge optimal de coupe des arbres en fonction des objectifs à atteindre. Pour simplifier à l’extrême on suppose une parcelle de chênes gérée par un propriétaire unique qui cherche à maximiser le profit qu’il en retire. La surface est donnée et fixe, une seule variété d’arbre est exploitée. Il n’y a pas d’impact climatique ou environnemental sur la croissance des arbres. On ne considère pas d’autres valeurs que celle du bois vendu (ni valeur de loisir, ni valeur de productions liées - par exemple les champignons). La question qui se pose est donc de déterminer l’âge de la coupe des arbres qui maximise le profit du propriétaire. Le problème revient donc à construire la courbe d’évolution de la valeur de la forêt en fonction du temps.