3.2.2. La méthode des coûts de déplacement

La méthode des coûts de déplacement évalue la demande d’aménagements de l’environnement, plus particulièrement les loisirs, en examinant les coûts que les agents supportent pour profiter de ces aménagements. Il s’agit d’analyser le comportement du consommateur : quel est son consentement à payer pour se rendre et rester sur un lieu de loisirs de plein air (une rivière, un lac, le bord de mer, un parc…) ?

Cette méthode se base sur l’hypothèse selon laquelle tout agent qui souhaite pratiquer une activité de plein air doit investir du temps et de l’argent. Le temps renvoie au temps de trajet et au temps du déroulement de l’activité (ce temps est évalué monétairement selon le principe du coût d’opportunité). L’argent renvoie à ses dépenses de transport (qui dépendent de la distance et du moyen de transport) et à ses dépenses sur le lieu de l’activité (d’entrée éventuel sur le site, matériel nécessaire et autres frais).

Cette méthode fonctionne en deux étapes :
- effectuer une enquête auprès des usagers du site afin d’estimer empiriquement le nombre de visite et les coûts (par zone géographique ou par individu) ;
- évaluer la valeur d’usage récréatif du site en reliant la demande (mesurée par le nombre de visites) au prix de la visite (mesuré par les coûts en temps et en argent).

D’une manière générale, cette méthode est efficace pour mesurer les bénéfices environnementaux des sites de loisir, et par suite le dommage causé lors d’une dégradation de l’environnement (c'est-à-dire une détérioration des qualités du site de loisir, suite à une pollution par exemple). Néanmoins, elle connait des limites liées aux destinations multiples : si les usagers vont visiter plusieurs sites, il faut correctement répartir les coûts des visites entre ces derniers ; à l’information concernant le site : avant de s’y rendre l’usager doit être complètement informé des caractéristiques du site ; et à la non prise en compte des usagers qui ne paient pas : en se rendant à pieds sur le site par exemple. Par ailleurs, cette méthode permet de mesurer des valeurs liées à des activités récréatives, elle exclut donc de fait toute évaluation des valeurs de non-usage.
En savoir plus
Pour des exemples d’application de cette méthode, nous renvoyons le lecteur à Bonnieux et Desaigues, 1998, p.206-208 ; Bontems et Rotillon, 1998, p. 39-40.
Nous vous conseillons la lecture des références suivantes, consacrées à la méthode des coûts de déplacement :
http://www.ecologie.gouv.fr/IMG/pdf/05-M05Guide_BP_MCT-2.pdf
http://www.ecosystemvaluation.org/travel_costs.htm