Activité

Exercice : Reprenons l’exemple de la forêt abordé à la section 1. Nous avons vu que la valeur actuelle de la forêt exempte de maladie sur 10 années est de 1 729 669 €, que celle de la forêt soumise à la maladie sur 10 années est de 1 212 312 € et que la valeur actuelle nette de la politique environnementale sur 10 années est de 1 440 876 €. En comparant le résultat de la politique environnementale à celui du statut quo (c'est-à-dire ici laisser la maladie toucher les arbres et impacter ainsi la valeur de la forêt), quelle est l’alternative qui semble préférable ?


Réponse :
La politique environnementale est la meilleure alternative : elle génère un rendement social de 1 440 876 € contre 1 212 312 € pour le statut quo.

Remarque
Les limites de la méthode d’analyse coût-avantage des projets publics tiennent tout d’abord à l’estimation des fonctions de production, de coûts et de demande qui influent le rendement social du projet. Puis, d’autres limites se trouvent dans la mise en évidence de l’ensemble des agents concernés par le projet et dans l’évaluation monétaire des coûts et des bénéfices non-marchands (nous détaillerons les différentes méthodes d’évaluation s’y rapportant dans la section 3).

Par exemple, nous avons supposé dans l’exemple du parc naturel ci-dessus que les bénéfices et les coûts étaient donnés, or dans la réalité ces éléments, pour la plupart non-marchands, doivent être estimés monétairement, ce qui n’est pas chose aisée comme nous le verrons ultérieurement. Par ailleurs, nous avons peut être omis des agents concernés par le projet : le parc peut peut-être fournir en bois toute la région, il aurait alors fallu prendre cet élément en considération dans les bénéfices liés à sa création.
 

3.2.2. L’analyse coût-efficacité des projets publics

L’analyse coût-efficacité est une méthode d’analyse économique des politiques publiques qui fournit un type d’aide à la décision différent de l’analyse coût-avantage. L’objet sur lequel porte cette analyse est différent, ainsi que ses objectifs. 

L’analyse coût-efficacité consiste à comparer les coûts des différents moyens disponibles pour atteindre un objectif prédéterminé. Il ne s’agit donc plus de comparer des coûts et des bénéfices : les bénéfices sont l’objectif fixé à l’avance (par exemple une norme environnementale) et on compare ensuite les coûts des différentes mesures qui permettent de l’atteindre.
Exemple

Reprenons l’exemple du parc naturel utilisé précédemment. Supposons que l’objectif prédéterminé soit de développer le tourisme dans la région et de générer des retombées touristiques à hauteur de 400 (milliers d’euros).
Plusieurs mesures sont envisageables pour atteindre cet objectif : la création d’un parc naturel, le développement d’activité de thalassothérapie ou la construction d’un casino. La création d’un parc coûte 300 (coûts de mise en place et d’entretien), la thalassothérapie 200 et la construction d’un casino 380.
L’objectif de développement du tourisme (à hauteur de 400) peut être atteint le plus efficacement par le développement d’activité de thalassothérapie : les dépenses sont de 200 pour un résultat attendu de 400.
C’est donc la mesure qui présente le coût le plus faible tout en permettant d’atteindre l’objectif prédéterminé qui sera retenue.

Remarque
L’analyse coût-efficacité est limitée par le fait qu’elle ne permet pas de savoir si l’objectif prédéterminé est justifié. Dans le cas d’une pollution par exemple, on ne sait pas si la norme de polluants autorisés fixée par le législateur correspond effectivement au niveau de pollution optimal (cf. Chapitre 1). L’analyse coût-efficacité garantit que l’objectif sera atteint au plus faible coût possible, mais ne garantit pas que cet objectif soit réellement efficace.