Remarque
Dans la pratique, il reste néanmoins encore du chemin à parcourir afin d’améliorer l’efficacité de la gestion de la pêche en mer : l’étude sur « l’exode des rentes » réalisée par la Banque Mondiale et la FAO montre que les gains potentiels et effectifs d’une gestion efficace de la pêche mondiale sont d’environ 50 milliards de dollars US par an (cf. FAO, 2009, p. 72-73).
Activité

Exercice : en utilisant la figure précédente, « Situations et objectifs de gestion de la pêcherie », demandez vous quels sont les effets de l’instauration d’une subvention dans une pêcherie. La subvention est la même pour chaque unité d’effort de pêche, les autres éléments de la pêcherie ne varient pas. Même exercice avec une augmentation du prix.

Éléments de réponse : une telle subvention diminue uniformément les coûts d’exploitation de chaque unité d’effort de pêche. La pente de la fonction de coûts (droite) diminue, elle se situe donc au dessous de la droite qui exprime les coûts sans subvention. Le profit total augmente (plus grande surface hachurée positive sur la figure : la rente halieutique (= chiffre d’affaire – coût d’exploitation) en fonction de l’effort de pêche.

La fonction de profit (figure 30 « la rente halieutique en fonction de l’effort de pêche ») se déplace vers la droite. Le niveau du MEY se déplace donc vers la droite de la figure ainsi que le point d’intersection de la droite des coûts avec la fonction de chiffre d’affaires. Le MSY ne change pas car la fonction des captures reste la même. Dans ce cas de figure la politique de subvention tend à accroître la surexploitation du stock exploité.
Afin d’éviter des conclusions mécaniques refaites l’exercice avec une courbe de chiffre d’affaires moins incurvée et une courbe de coûts qui coupe celle du chiffre d’affaires avant le MSY : vous constatez que tant que le niveau des subventions est tel que la droite de coût net (coût – subvention) a une intersection avant le MSY qu’une subvention peut améliorer la situation des exploitants et que l’entrée de nouveaux exploitants ne dégrade pas le pêcherie.
Dans le cas de l’augmentation de prix, la fonction du chiffre d’affaires se déplace vers le haut en s’incurvant plus (mais en gardant et la même origine et la même intersection avec l’axe de l’effort de pêche). On obtient les mêmes effets que dans le cas précédent (subventions).

Conseil
Boncoeur J. 2003. “Le mécanisme de la surexploitation des ressources halieutiques”, dans Laubier L. (ed.), Exploitation et surexploitation des ressources marines vivantes, Académie des Sciences RST n°17 : 57-70, Paris : Editions Lavoisier.
Rotillon G. 2005. Economie des ressources naturelles, Paris : La Découverte, collection Repères, p. 38-70.
Troadec J.P. et Boncoeur J. 2003. “La régulation de l’accès”, dans Laubier L. (ed.), Exploitation et surexploitation des ressources marines vivantes, Académie des Sciences, RST n°17: 355-394, Paris : Editions Lavoisier.
Troadec J.P., Boncoeur J. et Boucher J. 2003. “Le constat”, dans Laubier L. (ed.), Exploitation et surexploitation des ressources marines vivantes, Académie des Sciences, RST n°17: 15-56, Paris : Editions Lavoisier.