Même s’il est d’usage de citer les 3 dimensions du développement durable – l’environnement, l’économique et le social – on ne peut retirer à l’environnement son caractère essentiel.
Comme le dit GODARD (2005), toute activité humaine, tout processus de développement économique ou social a un impact sur l’environnement. Le problème ne réside pas dans l’existence de cet impact qui est inévitable, mais dans le fait que cet impact ne remette pas en cause la conservation de l’environnement « et la capacité des générations futures à subvenir à leurs besoins. ». Il s’agit donc d’inscrire les « conditions de reproduction de l’environnement au sein même des processus de développement, sans les disjoindre ni les reléguer en position subalterne ».
Ces considérations amènent ainsi à focaliser l’attention sur les acteurs et activités, qui de manière plus ou moins directe, affectent le fonctionnement des milieux, déterminent le niveau de pression sur les ressources naturelles et contribuent à leur (plus ou moins bonne) gestion. On s’intéressera donc aux pratiques qui relient les sociétés aux écosystèmes dont elles tirent leurs ressources : occupation des sols, conduites des cultures et des élevages, gestion forestière, gestion des ressources en eau, des déchets... et, en amont, aux dispositifs par lesquels ces pratiques sont régulées. Une attention particulière devra être portée sur la nécessaire articulation d’échelles de temps différentes : le temps « court » des décisions et actions humaines et le temps « long » des processus biophysiques affectés (évolution de la biodiversité, dégradation des sols, des eaux...). Pour réguler de manière pertinente les décisions prises dans le temps court, il sera nécessaire de définir et utiliser des indicateurs fiables des évolutions dans le temps long.