L’évolution et l’adaptation des systèmes de production et de transformation agricoles et agroindustriels
Les entités productives auxquelles on peut se référer pour parler des relations avec le développement dépendent du niveau d’organisation que l’on considère : parcelle ou animal / sole de culture ou troupeau / exploitations agricoles individuelles ou gérées collectivement / filière agricole, bassin de production...
Des facteurs externes de toutes natures exercent des influences sur ces entités leur apportant contraintes et perturbations, face auxquelles elles résistent plus ou moins solidement par des mécanismes matériels, organisationnels, économiques et sociaux. La connaissance de ces influences externes et des mécanismes de réaction des entités productives constitue une première nécessité pour analyser les conditions d’une contribution positive de l’agriculture au développement durable. En retour, les entités productives induisent des externalités positives ou négatives vis à vis du développement durable et ont des capacités plus ou moins importantes à assurer des fonctions autres que productives.
Les entités productives doivent donc être vues simultanément comme résultat et producteur de leur environnement écologique et socio-économique et les caractéristiques de cette relation réciproque doivent être connues pour définir puis utiliser les leviers (innovations techniques, organisationnelles, sociales, économiques...) capables de déplacer le système vers plus de durabilité.
Dans un environnement naturel donné, le poids que fait peser le contexte sur l’entité productive sont essentiellement d’ordre économique (les cours, les marchés, la compétitivité....), réglementaire (lois, règlements, cahier des charges...) et social (histoire, culture, relations de voisinage...). L’entité productive « pèse » sur son environnement par son impact écologique, économique (la richesse et l’emploi crés) et social (nuisances, voisinage...). L’analyse des relations entre entités productives et environnement passera donc inévitablement par une évaluation conjointe des impacts écologiques, économiques et sociaux.
A l’échelle de l’exploitation agricole, cela imposera d’étudier les relations à double sens entre d’une part les choix d’affectation des ressources productives (travail, surface, eau, capital – par exemple, choix d’assolement et/ou d’équipement) et de mise en œuvre technologique (par exemple adoption d’un niveau d’intensification donné, culture sèche ou irriguée...) utilisés et d’autre part les performances technico-économiques à l’échelle directe de l’exploitation (rendements, revenus...) mais aussi de la filière (ainsi la production de biocarburant en filière courte à l’échelle de l’exploitation a un impact négatif à l’échelle de la filière qui a investi dans des infrastructures industrielles de traitement de ces biocarburants), les nuisances générées (odeurs, transports routiers induits....) et les impacts environnementaux locaux (qualité des eaux, de l’air...) et globaux (émission de gaz à effet de serre, séquestration de carbone...).
Voir ressource 1et ressource 2.