Pourquoi insister très fortement sur ce point ? Sous la rapidité de la perturbation qui se développe, les écosystèmes constituent notre « ceinture de sécurité » climatique. La capacité d’adaptation des écosystèmes est notre « écosécurité » pour nos ressources naturelles, pour nos ressources en eau, pour la fertilité des sols, pour la capacité à produire de la nourriture et pour la réduction des intrants fossiles.
Nous avons besoin d’écosystèmes en bonne santé. Or, nous ne savons absolument pas quelles espèces ni quelles associations d’espèces seront en mesure d’absorber ou de s’adapter à cette vitesse de changement. Devant la complexité des interactions au sein des centaines ou des milliers d’espèces des écosystèmes, seuls les fonctionnements naturels sont en mesure de les sélectionner efficacement, et cela plus vite et plus sûrement que nous ; encore faut-il que nous la laissions faire. L’humanité a déjà essayé de reconstituer des écosystèmes, mais même avec des moyens importants, « Biosphère 2 » aux Etats-Unis fut un échec ; en effet, il y aurait trop de paramètres à contrôler et simplement déjà à connaître, effort que l’humanité n’a pas fait jusqu’ici, et qui est peut-être hors de portée pour la plupart des écosystèmes. Nous avons également besoin de ces écosystèmes pour maîtriser les risques tels que les inondations, mais aussi les risques liés aux espèces invasives.