Dans les dernières années nos connaissances fondamentales sur les causes des grandes maladies ont beaucoup évolué. Nous ne pouvons ignorer leur complexité qui se retrouve dans la multiplicité des causes, mais aussi dans les différents mécanismes moléculaires à l’origine de pathologies en apparence similaires. Ainsi, prétendre que la “cause” d'une pathologie réside dans une “exposition” à un facteur unique, c'est méconnaître la nature biologique des phénomènes. La plupart des maladies résultent d'une combinaison :
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d'expositions à des facteurs déterminants ;
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de l'influence d'autres facteurs environnementaux, qualifiés de modificateurs ;
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de facteurs héréditaires dits de susceptibilité ;
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mais aussi d'une certaine part de hasard.
L'étude de la santé des populations se doit d'intégrer cette complexité. Mais il nous faut aussi avoir présente à l'esprit la notion plus dynamique de l'interaction entre les lois de l'évolution, dans le sens darwinien et les modifications de notre environnement d'origine anthropique. Ce principe s'applique à l'analyse de l'évolution de nombreuses pathologies importantes comme le cancer, mais aussi certaines maladies infectieuses, ainsi que l'obésité ou le diabète. L'adaptation physiologique de notre organisme peut-elle suivre la rapidité avec laquelle nous modifions notre environnement ?