De nombreuses collectivités, aux Etats-Unis, en Europe, ou en France, ont décidé des politiques de réduction de gaz à effet de serre : en France, Chalon-sur-Saône a montré en 2004 qu’elle avait réduit de 10 % ses gaz à effet de serre en deux ans, soit mieux que les -5,2% de Kyoto ; pour la France, la stabilisation de l’ensemble des gaz à effet de serre au niveau de 1990 est l’objectif national global pour 2012, mais nous savons depuis le dernier rapport du GIEC (2007) que’une division par 4 à 5 des émissions des pays industrialisés, au moins, pour 2050 est impérative. Une fois que nous aurons répertorié et mis en œuvre toutes les possibilités existantes, nous pourrons nous pencher sur les questions plus futuristes dont nous parlions précédemment, et qui détermineront dans quelles directions nous avons intérêt à aller pour ce qui concerne l’avenir de la production d’énergie primaire.
Evidemment, les grands pays charbonniers -Etats-Unis, Canada, Chine, Australie, Inde- puiseront dans leurs réserves. Mais d’un point de vue climatique, l’utilisation du charbon devra se faire en fonction de la capacité à stocker le carbone ; ce qui suppose de toutes façons d’infléchir sérieusement les rythmes de consommation.
Est-ce que tout cela est cher ? Si nous en croyons les scénarios technico-économiques du GIEC, le CIRED qui a fait un compendium de douze modèles mondiaux estime que le fait de plafonner à 450 ppm CO2 stabilisées coûterait 4
% du PIB mondial cumulé en 2050. Autre source : le Secrétariat à l’Environnement britannique disait en 2004 que 60
% de CO2 de moins en 2050 représentaient seulement 6 mois de retard de Pib théorique sur 50 ans… rien à voir avec ce que représente le traumatisme vraiment violent d’un changement climatique tendanciel. Nous aurons en outre bon nombre de bénéfices secondaires, qui ne sont pas comptés dans les bilans précédents : moins de pollution de l’air, des conflits évités, un pic pétrole repoussé et des prix moins élevés, des tensions sur l’eau moins vives avec un changement climatique moins lourd. Vous avez certainement entendu qu’en scénario tendanciel sur les 50 prochaines années, le GIEC estimait en 2005 à entre 50 et 150 millions les migrants attendus pour ce demi-siècle pour raisons climatiques, par sécheresse ou submersion de terres littorales. Le travail publié fin 2006 par le gouvernement britannique (rapport de Sir N. Stern) montre clairement que les dégâts d'un changement climatique insuffisamment maîtrisé seraient bien plus importants pour l'économie et les sociétés que des politiques visant à rester dans un domaine viable, autour de 2°C de plus qu'au XIX° siècle".